J'ai défait le nœud des fleurs coupées Le nœud vivant de ma souvenance Comme un été blessé contre un mur d'étain Un mur d'insolence et de crime.
La rose est tombée la première Dans l'eau sale du caniveau. Rose fusillée sans la moindre résistance Sans un cri, sans une plainte Pour conserver le souffle de sa vie Comme un enfant du désert Trop affamé pour pleurer.
Ma rose est morte ce matin Et j'ai gardé le nœud grenat de son innocence.