L'hiver éteint le cri La caresse du chant Le souffle inspiré. Pleure la montagne Souffre le vallon. La chambre aux volets clos étouffe la nuit Endort le brouillard. Peut-être encore un grillon Sous le manteau d'un feu. Le châtaignier se tait La truite fuit. Saigne le front-cerise Au creux de la commune. L'oiseau n'est plus colombe Au siècle d'Aragon.
L'hiver éteint le cri La juste parole La simple vérité. De l'Espagne au Pérou La lutte inspire le poète. Le vent d'Ardèche Couche le tilleul Défrise la moustache. Peut-être encore demain L'indicible embellie. La place du village écoute les brèves du jour. S'allongent les ombres S'éloignent les rumeurs. L'or embrase le val. Un air de liberté.
L'hiver éteint le cri L'ardeur engagée La chandelle vacillante. La matinée s'achève. Comprendre la fleur. Le monde est un ruisseau. Aux collines, les murettes. Des combats enflammés Aux ballades enivrantes Passe le temps, passe la vie Au cadran de la montre. Peut-être encore un ami Sur la place d'Antraigues.
Au-delà, le poète nous dit: - Je ne suis qu'un cri Au berceau de ma France.