... Je me suis vu le temps d'un sommeil Courir encore et toujours Dans le désert inconsolé De mes actes sans retour, Le pied meurtri en quête d'innocence.
Je me suis vu souffrir ma vérité En un un long métrage de sang, De guerre et d'insolence Comme un film déroulé Contant le récit de mon passé, Le canon d'un char Pointé sur ma tempe assassine.
Je me suis vu la veille des honneurs, Avant le baiser cru des critiques unanimes, Offrir mon corps au sacrifice De la suprême récompense Du septième art.
Je me suis vu au matin du grand jour Embrasser mon pied miraculé Libéré de ses chaînes Et courir au-delà des murs de mon âme Vers l'inaccessible image du monde.
Tu m'as vu le temps d'un conflit Unir mon corps à la tourelle. Et sur mon lit, ce matin même, Dans la clarté du jour naissant, J'ai vu briller sur le drap blanc Les larmes de mille éclats d'obus.