Les deux cent mille ont marché Sur des glaives brisés Aube de lente agonie Au bord des trottoirs déchirés Où gisent des ombres Qui n'ont pas voulu mourir Pour des causes absurdes.
Et pourtant...
Les deux cent mille ont marché Au rythme des tambours Vêtus de crêpe Une foule apatride Au verbe muselé Respirant la puanteur Du sang des caniveaux Le lait de la vie La vie de l'autre, l'adolescent Qui n'a pas voulu mourir Pour des causes absurdes.
Et pourtant...
Les deux cent mille ont marché. Mais combien seront-ils Après le combat ?