La neige écoute l'hiver. Le feu chante le froid. Chaque instant marque Son deuil. L'automne oublie ses feuilles. L'enfant souffre sa mère. La vie s'en va. Le vent traîne un fardeau. Le bois craque et s'ennuie. La route appelle un sourire Sur des lèvres gercées.
Silence en la demeure...
Tout danse et tout chavire Au fond du temps retrouvé. Des pages du livre jauni S'arrachent les années. Le gui fuit les couples passionnés. La pluie fouille les chemins. Le banc siffle son tourment. Chacun songe à la solitude, Un frisson de dentelle Sur un mur de béton. L'oiseau crie mais ne chante plus.
Silence en la demeure...
L'hiver parle de l'été. Le froid mord le feu mourant. Chaque instant est une renaissance. L'automne agonise au vent brumeux. La mère tremble son enfant. La vie s'en va. La pluie glisse et meurt Sur le trottoir engourdi. Le monde attend le bonheur Sur les visages guéris.
Silence en la demeure...
Tout s'étiole et tout s'endort Dans l'espace libéré. Des manuscrits les plus anciens, S'arrachent les décennies. La chance étonne encore l'enfant. La neige enlève les chemins. La tombe gémit au couchant. Chacun songe à la foule: Un simple morceau d'étoffe Sur un grillage barbelé. L'enfant court mais ne joue plus.