De grande éternité De grande souffrance Masque blanc d'un homme Qu'on achève Du printemps décapité Gisant lugubre et froid Sur un sol couleur De sang
De l'irréparable existence Au délire éveillé Comme une buée Sur un carreau froissé De menthe arrosé De liqueur suave Au goût déchiqueté Comme une sensation Cachée somnolente D'iris fanés au faîte du toit Chaume vert de gris Repassé par le temps
De grande indifférence De grande vérité L'homme-apôtre S'en est allé Portant avec lui et en lui D'incompréhensibles secrets.
Deuxième lettre
Sur un chemin d'étoiles Hors du temps possible à l'envergure de l'irréel Quand croire devient comprendre Il n'essaie plus de pleurer Sur l'inutilité de l'existence Et l'incohérence du devenir
Il a senti la nuit Comme on sent une angoisse Au matin d'une autre saison Qui n'est plus celle à laquelle on croyait
Il a guéri ses plaies De myrtilles et de miel à l'offrande des oréades Sur l'autel de granit bleu
Il s'en est allé pauvrement Dans sa nudité essentielle Vers d'autres crépuscules Portant avec lui et en lui D'incompréhensibles divinités.