Pourquoi ces mains sont elles restées croisées Au lieu de s’appuyer sur sa nuque Comment ce coeur déjà moribond Peut il encore souffrir de n’avoir pu souffler ta flamme ? Cette douleur peut chasser toutes mes étoiles, Quand la nuit devient tourment Ainsi le plaisir de n’avoir pas été Prend le dessus sur mon être Je vis et je m’enfuis, Là bas, très loin au coeur de ce secret jardin Porté par un vieillard irascible et savant , Et où s’épanouissent deux plantes inconnues Véra et An, fleurs parmi ces fleurs Effluves éthèrées du jardin botanique Désormais vos rires errent libres Sur le lagon, insensibles à la bêtise humaine J’aimerais moi aussi m’abandonner A ces effluves hallucinogènes Ne pas savoir de ces plantes Laquelle m’apaisera ou me tuera. Mon poison est en moi Véra L’eau de pluie le distille, An, Dans ma peau, que ces fleurs Adoucissent langoureusement. La jonque vous ramène sur l’eau libre, Je suis votre rameur muet Main dans la main, éclatent les pétales rouges De votre bonheur interdit.