Souffrir la caresse d’une feuille Quand elle se détache, mure et rousse D’avoir trop été fille du soleil Et souhaiter sa liberté.
La voir voler, libre et légère Planer dans son unique voyage Snobant la migration des fières hirondelles Ne s’accrochant pas au passé.
L’imaginer, frêle et douce Se poser sur votre peau, en effleurer le grain, encore chaud Glisser du haut de votre épaule doucement, très doucement Puis arrivée au pli de votre coude, s’envoler de nouveau, Emoustillée au gré du vent ascendant.
Penser qu’elle est noble Que ses nervures sont fines dans le ciel Tendre les bras, accompagner son vol Courir libre dans l’herbe, en épousant son ombre.
Souffler dessus quand elle tombe Souhaiter qu’elle monte haut très haut Et se désoler quand sa chute, brise son rêve d’un jour.