Au bord du Saint-Laurent, ne t'en souviens-tu pas? Où l'on venait s'asseoir pour manger de la crème. Ce gazon, ces rochers, ces arbustes là-bas! Ce magnifique endroit reste toujours le même. Alors ma belle! Allons ! On vient ici souvent! L'amour devient pour nous l'âme de la nature. Sa flamme luit sur nous, danse au souffle du vent, Brille en étincelant les rêves du futur, Puis pétille d'envie et d'admiration À nos regards perdus dans la beauté du fleuve. Ne te souviens-tu pas de cette passion, Inextinguible feu, que l'on prenait pour preuve D'un inlassable amour devant humanité? Du baiser à l'envers sur tes lèvres tentantes Qu'on voulait continuer pour une éternité? L'esprit à découvert, nos paroles touchantes Retentissaient dans l'air en échos redoublés. Comme au rythme des flots nos cœurs battaient de joie, Les larmes de bonheur gonflaient nos yeux troublés. Les tiennes serpentaient sur ta robe de soie. La brume de l'automne couvrant les arbres bruns Semblait à de l'encens entre les feuilles mortes. Les vagues emplissaient, en des gestes communs,; Tels des baisers mouillés, la rive en quelques sortes Qu'on croyait voir parfois les flots nous imiter. Apportons jusqu'à Dieu ces tableaux mémorables ! Ce sont les pointillés qu'on fait pour limiter L'espace de nos mots, des moments délectables.