Le carême s'abat sur les pieux de l'église Sur le seuil de laquelle une femme en lambeaux, Portant son pauvre enfant, s'est tranquillement mise. De la misère extrême elle connaît les maux:
L'humiliation, les larmes de l'angoisse, Les malheurs de la terre ou châtiments divins. Le peu d'argent acquis des gens de la paroisse Lui servent pour nourrir son garçon aux bras fins.
À sa droite se tient la vivide statue De la Vierge Marie avec son fils Jésus. Des yeux adorateurs les passent en revue Au point que ce tableau ne les attire plus.
La calme mendiante, à côté de l'idole Qui lui ressemble bien et qu'on vient adorer, Son prénom est "Marie" et son surnom, Nicole. Elle espère un jour voir son sort s'améliorer.
Pour prier aujourd'hui, s'en viennent les fidèles. Le petit meurt de faim. Maman n'a pas le sou! Elle n'a rien trouvé pour lui dans les poubelles. Cela fait trop de peine à digérer d'un coup!
Un regard hésitant atteint la misérable Dont la main rassurant l'enfant trempé de pleurs, Enfin, gagne le cœur d'un chrétien véritable! À l'image taillée, on offre mille fleurs!
Ce que j'assiste là est vérité frappante; Que l'injustice existe à la porte de Dieu. De cette iniquité, il faut qu'on se repente, Pour que l'odieux mépris s'absente de ce lieu.