Qui donc, votre excellence, osez-vous interrompre? Les gens les moins aisés Sont ceux que l'étranger n'a jamais pus corrompre. Vos souliers qu'a baisés Par ruse ou lâcheté, votre bel entourage, Sont recouverts de sang. Le regard de la mort préparant son carnage, Vous place au premier rang! L'attente des votants n'est pas du bavardage, N'est pas de prendre soin D'un groupe ou d'un parti pour avoir du suffrage; Et laisser dans un coin Un peuple dévoué qui vous donne un office, Son argent à gérer. Son travail, au soleil, est un vrai sacrifice Pour son Dieu vénéré. Le sol que vous foulez, tout appauvri qu'il semble, Trophée impressionnant, De notre liberté, encore une fois tremble. Ce n'est pas surprenant Que nos aïeux aussi s'agitent de colère. Car ils se sont battus Pour notre égalité, pour un pays prospère. Nos chefs, toujours têtus, Tous, comme des souris autour d'un beau fromage Reconnaissant l'appât, En rongent malgré tout ; devant notre héritage, Les trésors de l'état, Dansent en rond avant d'y mettre leurs pincettes. Voyons ! Le peuple a faim! Dans le palais tombé, on peut compter les fêtes, On se presse la main. Nous avons dit assez! À vous de prendre note, De bouder au miroir. Si vous êtes d'accord, ôtez l'autre menotte, Nourrissez nous d'espoir !