Le port aux barques fatiguées Oscille dans la mémoire Une vieille femme tire une carte Au tarot de l'éternité Ailleurs court une ombre Sur la lande craintive Loin des murs où l'adolescent Oublie le ciel de ses tourments Noirs tremblent les arbres Dans l'étang solitaire Avec l'oiseau du soir Le songe est revenu Une enfance renait peu à peu Du froissement des feuilles mortes Et le désir s'affole à travers Le brouillard insensible Sonne un rire jeune Prélude à l'extase Chambre close sur le rêve De l'autre nuit Le jeu se chuchote tout bas De carte en carte Sans blesser le silence L'heure s'amenuise Minute après minute Près d'une statue de Vénus Qui s'écaille sous les grands ifs.