Il est, Dans l'infini décor qui nous servait de lit, Des bleu nuit et des rouges comme le sang vermeil, Des plaines et des plateaux, venteux, des plafonds gris, Des cieux interdits et des lieux à sommeil.
Ouvre bien tes oreilles, Et range tes idées pour un temps je t'en prie. Laisse venir le vent sous tes cheveux défait, Laisse le temps courir comme un enfant surpris; Car c'est là qu'on oublie ses plus odieux méfaits, C'est ici que l'on rêve, que l'on s'assoit sans bruit Et c'est à cet endroit à ce moment précis Que l'on sait sans conseil, Que l'on s'aime sans merci.
Reviens à l'aube clair, retourne à l'eau du puits Souvient toi que dans l'ombre même la plus profonde Reste un souffle de vie. Souvient toi des images qui te faisaient sourire, Souvient de la pluie de l'été celle qui tombe Et lave les visages et rafraîchit les tombes, Et s'en va dans les terres nourrir les familles.
Et si tu le désire il en sera ainsi, Sous les pieds, sur les toits et dans le cœur des hommes Sous les feuilles aux couleurs de l'ambre de l'automne, Sur les murs et les par terre des villes. N'oublie pas la beauté.