Où va l'amour au loin qui file sans rien dire, Celui là qu'on avait tant de fois désiré ? Ses larmes chaudes ont-elles pour de bon séchées ? Et dans quelle univers se trouve alors son cœur, Quand tout ses grands espoirs semblent à nouveau défaits? Comment fait-il encore pour avancer la nuit, Seul Et personne à qui dire sa pauvre vérité ? Car maintenant il doit, Du haut de ses deux jambes, Laisser les rayons froids des matins de décembre Lui redonner le gout d'aller par d'autres lieux. Titubant tout le long du chemin, il implore Tous les dieux vivants et tous ceux déjà mort Qu'on épargne sa peau et qu'on le laisse choir, Que l'on couvre son corps de printemps aveuglants, Que l'on crève ses yeux pour qu'il ne puisse plus voir. Mais c'est toujours au fond du puits de déraison Que l'on sait de la vie sa terrible importance. Au dessus de son crâne le soleil est là, Et les oiseaux en chœur continu de chanter. Les arbres n'ont de cesse que de hurler au vent On entend même la mer, revenir et partir, Doucement.