Une feuille glisse sur le vent, Elle se tortille d’avant en arrière, Pour regarder d’où elle descend. Elle s’enroule dans l’air, Pour envoyer un dernier baiser, A l’être cher, Qu’on l’oblige à quitter. Petite, elle grandit, protégée, nourrie, soutenue, Par cette force de la nature Qui du bout de ses branches tendues, Caresse l’azur.
Maintenant, elle tournoie, Mélancolique et fière de l’avoir connu. De l’avoir eu, Par devers soi, Même quelques saisons.
Elle pardonne et demande pardon. Si elle avait su, simplement, Que chaque jour, Il préparait ce déchirement, Que chaque jour, Elle préparait cette séparation.
Si elle avait su, feuillage, Que chaque jour,qui passait l'horizon Les éloignait davantage, En eût-elle eu la même vision...