Sans permis, sans amant, et pas même une thune, J'arrive à Barbizon, il est déjà minuit. Pour ne pas déranger m'installe près d'un puits, Et comme un vieux satyre admet mon infortune.
Hier sous un balcon d'où je me suis enfui, Une grosse mousmé, je crois qu'elle était brune, N'a pas aimé mon chant, m'a envoyé aux prunes ! Ignorant, il est vrai, que j'adore ces fruits !
Mais je sais que demain toutes les midinettes, Apprécieront mes airs, que Ninon ou Annette Sous l'œil de Cupidon, au charme de ma lyre,
Seront à ma merci. Et pâliront d'envie Margoton, Adeline et les beaux yeux d'Elvire. Je les vois à mes pieds. Ô rêve inassouvi !