Une lumière noire s’échappe de mes yeux brulés Par l’acide liqueur qui ne cesse de s’en évader. Plus rien de vivant ne scintille Au travers des vitraux de ma Bastille.
Mais lorsque le ciel s’y reflète, on peut y voir une étoile. Vive comme mille soleils, c’est mon espoir toujours fier De voir un jour gonfler la voile Qui nous mènera jusqu’à Cythère.
Quand parait l’astre de nuit, Je rêve tendrement et sans fadaise De ta main dans la mienne au large d’Ephèse, Riant au monde et ignorant l’ennui.
Sur une barque fendant la brume, Toute ceinte d’une couronne d’écume, C’est à tes cotés que je veux découvrir, ô ma Muse Les douceurs de l’éternelle Syracuse.
Enivrons-nous des charmes de l’Orient, Et reconnais le son de ma lyre Lorsque je déposerai, aux portes d’Izmir, Un baiser sur ton front flamboyant.