Je fis la connaissance il y a quelques années Sur le bord de la route d'un être singulier Jeune ombre solitaire perdue dans ses pensées L'être marchait, marchait sans jamais s'arrêter Ayant pour seuls bagages défauts et qualités Le visage sali et le corps épuisé Il souriait tout de même, car à quoi bon pleurer ? Le Sort serait le même pour toute l'Humanité La Nature froide et dure ne connaît la pitié Impassible sans âme elle laisse agoniser Tout être qui réclame une quelconque charité. Les muscles douloureux, l'esprit déterminé L'être traçait sa route fort de sa seule fierté Obstiné, accroché à une unique idée Cette vie était la sienne et il était un Homme Et il vivrait, défiant la grande Fatalité Qui veut nous écraser tous autant que nous sommes.