Je crochète des minutes, les unes avec les autres. De fil en aiguille, je remonte la pendule. Tu attends derrière un paravent, que je sois invisible. Tu m’espères et c’est ce qui m’incite à vivre.
Ivre morte, je mets toujours un pas Derrière le précédent. Si je file mon coton en attendant Que la toile se tisse, Ma jeunesse passe. Mes journées s’écrasent dans le vide. Ce qui peut faire parfois Un tout petit bruissement.
Je vis de part et autre de l’étang, En même temps. Mes illusions sont matrices, Forces motrices d’un avenir sans queue, Sans tête et sans aucun trident.
Je vais droit dans le mur. Je maîtrise le e dans l’eau, Je déplace ma trace de silence, Raze les murs. Et je t’invente des rayures.
Sous son écran total, En vers, Adam me narre, Son immersion fœtale Et la dimension fatale.
Il se marre. Il entend des murmures. On peut mettre des guillemets, Des rites, des entrelacs Et des pleins qui se délitent.
Mais si l’on n’a plus rien à se dire, Soyons simples, Mieux vaut se taire, Et laisser faire la suite,