Les femmes de la vallée Traînaient leur mélancolie, Mélancolie laineuse de l'été Splendeur des cuisses jolies.
La nuit est ronde et molle Aux façades des maisons. Dans l'instant infranchissable Des laideurs folles.
Mercredi la mort viendra Frôler de ses ailes noires La véranda.
Je ne serai pas là. Ce n'est pas que la mort Me fait peur. Elle est diamant de malheur.
La nuit a pris un tour ultime Comme une erreur dans une phrase Dans le désert des phases De la naissance intime. Les soldats viennent pour me tuer Je fuis par les volets, En courant je suffoque, J'ai même chié dans mon froc. Les soldats veulent me livrer aux balles Des balles de cuivre pour brûler Les heures bleues de ma cervelle. Je fuis dans le désert de dentelles. Un désert de sable rose, Avec des cailloux moroses, Des cactus et l'infini devant moi Des sueurs froides dans le foie.