Vos
poèmes

La chair brûlante du poète
Avait flambé au mois de juin
Il ne restait que son squelette
Qui se promenait comme un gamin

Sur les montagnes les neiges fondent
Les truites me lancent des baisers
Les lèvres orange se confondent
Avec les feuilles d’automne osées

Je suis sorti de ma bagnole
Pour écrire la suite en vain
Transformé en chat qui miaule
J’avais une langue sur la main

J’avais qu’une seule chose dans la tête
Attendre que la poésie vint,
Le tramway passait près du squelette
Qui se dépliait dans un chagrin

La chair brûlante du poète
Portait les poissons rouges des conquêtes
Qui somnolaient dans les étangs parfumés
Où la vie tournait ses roues étonnées

Exsangue, broyée dans sa gangue
Appendice recouvert d’écorce et de mangue
La terre entière crachait ses fleurs
Le squelette se libérait de ses peurs

La chair poussait sur le squelette
Charmante sur la planète
Pour rugir sur les montagnes bleues
Pour ouvrir de grands yeux

La chair brulante du poète portait des étoiles
Des laves fumantes, chapiteaux de voiles
De la nuit déstructurée viendra
Des pulsions vives aux éclats

La soif insatiable se la jouait
Trompe folle sortie des labiales
Miroirs de jets
En face des années

Les étoiles mouvantes crachaient en bandes
Les nuages effilochés de tes jambes
Avec ses jambes amoureuses
La poésie jaillissait des joues creuses

Je me vidais de mon sang nocturne
Et me remplissais de mon sang diurne
Le vent relevait mes envies
Le vent devenait un chat gris