La muse: -Eh bien jeune poète que fais-tu là Tu contemples les cieux avec certitude Où tu vois dans leurs yeux toutes les habitudes Des abîmes profonds de l'au-delà
Le poète: -Je ne cherche ni la souffrance ni le mépris Je tangue vers les lois de l'esprit Souvent vagabond dans les hauteurs du vent Je cherche obstinément la beauté des géants
La muse: -Mais quels géants veux-tu envisager Les visages de ciment des raides statues Ou la richesse ventrue des belles maisons nues Cathédrales des entrailles aux anges dorés
Le poète: - Pas besoin de constructions azurée Seul le rêve de ta délicate beauté Saura toucher en moi dans sa sincérité Les milles chemins verts de l'amour entiché
Tu es la muse du poète, tu es la fée Sans toi la vie n'a plus de fête, ni d'été, Car ton corps lumineux qui joue avec la nuit Mérite sur la peau des caresses infinies
La muse: -Tu crois que des caresses peuvent suffire Pour combler vaillament tous mes désirs J'ai dans les rêves plus de satifactions Car les rêves creusent les fameux horizons
Le poète: -Mais de quels horizons rêves-tu ? Ceux des romans épistolaires Qui content les passions insulaires Des îles mamelonées et ventrues
La muse: -Pourquoi cherches-tu des explosions De mots perdus des îles sans émotion Ne vois-tu rien de plus beau que la clé Des dieux aux nombrils rassasiés.
Le poète: -Je devrais être comme eux, satifait et heureux Un crâne sans désir, d'une mort oisive Une histoire stagnante et sans eaux vives Qui délaisse l'urgence des amoureux
La muse: -L'urgence amoureuse a plus de forces et de vertue Que la simple ballerine qui se balance en tutu Elle danse la danse du corps habité Par le mouvement de la mendicité