C'est vers minuit que les mots se forment Armure de papier sur la toile des rivières Papillons traversant lentement les frontières C'est vers midi que les lèvres gomment Les yeux, les yeux, le feu de l'amour Les yeux, les yeux, le feu de la mer Le coeur, le coeur, le feu à l'arrière Les yeux, le coeur c'était hier Le temps éclabousse sa médiocrité La mer, les vagues, le désert C'est derrière C'est vers minuit que l'on succombe C'est dans les mots qu'on se fracasse C'est dans la chair de l'espace Que rien ne se passe. Car vers minuit la poésie se lasse, Les mots triturent les cerveaux de graisse Les mots se fendent dans le corps du feu Les corps sont bleu, bleu de bleu Les mots se déchirent dans le vent du temps