Sous les givres et les plombs des sommeils intérieurs Les sept doigts de lumière écartent les entrailles Et le sang des couleurs circule dans les veines Emerveillant les mots encore en gestation…
Des rythmes de tambours me font battre le cœur Et derrière mes yeux une végétation rêve Qui plonge ses racines dans l’élixir des sèves… Les feuilles déroulées défroissent leur vantail.
Des insectes rampants s’enroulent de ténèbres Dans les cocons de soie s’enfouit le souvenir De promesses à venir d’ailes multicolores Pour un vol éphémère aux calices des fleurs.
Des paroles de sel d’ambre et de rosée De salive musquée sécrètent des fils d’or Pour tisser de langage les toiles invisibles Où un destin fragile bourdonnant de ses ailes Sera pris par les mots à l’affût des désirs…
Quand les oiseaux géants font parade d’amour Quand le loup-cervier appelle la loup-cerve Quand la montagne fume et la terre frémit Quelle est la grande voix qui fait monter la lune De dessous l’horizon jusqu’au champ des étoiles ?
Est-ce la même voix qui doucement me parle Comme un vent porteur des parfums de l'Orient Quand enfin me taisant… Au creux de mes mains jointes j’abreuve le silence ?