J’suis sensible, un rien m’émeut. J’pleure quand il pleut.
J’chante à tue- tête. Quand une fleur m’fait la fête, En m’montrant sa robe. Ses parfums qu’je dérobe. En la r’niflant à pleine narine A faire exploser ma poitrine.
Je danse une danse russe Et m’fiche du roi de Prusse Quand un brin de romarin je susse.
D’un p’tit rayon de soleil Comme l’abeille j’fais mon miel.
Quand un chien sur mon chemin Curieux s’approche et m’lèche la main J’me dis qu’tous les chiens n’sont pas méchants Et cherchent lien d’amitié par naturel penchant.
Quand les cloches sonnent à toute volée Et ne font pas les tourterelles s’envoler Mais balancent bonnes nouvelles, Joie et tristesse à la pelle, Leurs carillons en pleine campagne M’donnent l’heure et m’accompagnent.
J’joue avec les faisans tapis sur l’bord de la route Et leur dis coucou j’t’ai vu mais pas de déroute. J’suis végétarien pour moi vous êtes des cousins. J’fuis les chasseurs et tous les argousins. Si j’vous croque ce sera au fusain. J’aurai votre amitié et beau dessin.
J’suis sensible un rien m’émeut J’pleure quand il pleut.
Si j’vois une perdrix clopiner J’suis malheureux de cette blessure inopinée Et maudis le chauffard débile Qui mérite un gros œil de perdrix Bien douloureux qui de sa faute soit le prix. En complément j’le voue aux gémonies et à l’asile.
Quand j’écoute une chanson d’Brassens Une qui fait qu’le cœur pince J’me mets à chialer à gros bouillon Comme une bonne qu’on traite de souillon.
Ça m’fait idem Quand on m’dit qu’on m’aime. Tout est bon à prendre Ça vaut mieux que d’se pendre.
Pourquoi qu’tous les gens y sont pas généreux et sentimenta Pourquoi qu’il y a plus de salauds et de débiles mentaux ?