Sous le regard attendri de leurs parents Juchés sur des chevaux trop grands Tournent les petits enfants Sur des manèges rutilants
Ils dessinent les sinusoïdes prédictives de leur vie En riant et croient parcourir Le monde et ses mystères En ne bougeant pas
Conquérants et fiers Ils tournent en rond Et font le tour de la terre Au son d’une mièvre musique militaire
Pareils vont les adultes Qui toute leur courte vie s’agitent et se démènent Croyant naïvement faire avancer le monde
Comme des derviches tourneurs Leurs rotations déplacent beaucoup d’air Mais n’apportent rien de bien A leurs contemporains qui subissent des vies de chiens
Sous le regard attendri de leurs parents Juchés sur des chevaux trop grands Tournent les petits enfants Sur des manèges rutilants