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Raymond GNANWO HOUNFODJI
Nossima verba ou La mort du poète
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Raymond GNANWO HOUNFODJI
Nossima verba ou La mort du poète
Sentant venue l’heure suprême,
Un chantre vieux comme Herode
Proclame comme l’exige la mode
Ses nobles souhaits extrêmes :
« Voici de l’abîme divin une voix
Très solennelle qui m’appelle ;
Ô je puis me montrer rebelle
Car je n’ai aucunement le choix.
Beati pauperes spiritu ! O mort !
J’admire et je vénère ta beauté ;
Tu garantis mieux la félicité ;
Nul n’échappe à ton vif ressort.
Mon âme, mes frères solidaires
Tout de go me sera ravie bientôt.
Prière bien me faire aussitôt,
Quand à jamais je vais me taire :
Un doux lit mortuaire de poème,
Une bière chère comme un poème,
Une lugubre veillée de poèmes,
Des litanies noires de poèmes,
Un cortège mortuaire en poème,
Un office tout chanté en poème,
Un mausolée géant tel un poème,
De mon coq-à-l’âne un avéré poème. »
Le glas résonne, annonciateur ;
Déjà le bon poète dort sans âme.
Et de son regard rieur, il blâme
Ceux qui répandent des pleurs.
Ils suivent gaîment sa poésie ;
Moins rigoureuse qu’un pensum
Tout en se grisant d’un bon rhum,
Ils s’affairent avec frénésie.