Le loup et le hérisson
Il était une fois un hérisson de bonne famille,
Qui se complaisait à se prélasser sous les charmilles.
Sa robe décorée de pierres et de feuilles épinglées,
Lui permettait de se cacher aux heures chaudes de la journée
Un loup au ventre affamé, passa près de la haie,
Où notre ami, nonchalamment, se reposait.
De sa truffe il flaira la piste de ce malheureux,
Et se dit : Je ferais bien un repas de ce met délicieux !
Sentant le souffle du danger s'approcher,
Il se roula en boule pour se protéger.
Le loup l'attrapa, mais c'était sans compter
Avec les épines dont son dos était doté.
Aie ! Fit le loup, Voici un repas bien épicé !
Qu'il me faudra soigneusement éplucher...
A ces mots, le hérisson, moins gêné que l'on croit,
Lui rétorqua : Je suis poison. Et le loup lâcha sa proie.
Ne m'as-tu confondu avec une châtaigne ?
Qu'agir ainsi, imprudent, tes lèvres saignent.
Il s'éloigna, laissant le loup pantois,
Et ce dernier jura : On ne m'y reprendra pas !
Le hérisson, sans craintes, retourna à sa paresse.
Et le loup, ventre creux, replongea dans sa détresse.
Comme dans toute histoire, il fallait une morale :
Nos antagonistes, s'en sont sortis sans trop de mal.
Ne réveillons pas le démon qui sommeille,
Chez autrui peut naître, à la vôtre, une force pareille.
Devant l'inconnu, prudence s'impose,
Il n'est pas évident que d'arme équivalente on dispose.
