Mer plus belle, mer poubelle
La mer jette des poignées de diamants et d’émeraudes
Sur la plage encore toute chaude.
Elle envahit l’aire de jeu des enfants,
De ses vagues écumeuses, d’un air nonchalant.
Symphonique musique, à la nature attachée,
Aux mouvements platoniques désespérés,
Mélancolique musique, aux cris des mouettes mêlée,
Ne demeure pas si classique qu’on pourrait l’imaginer.
Les enfants la regardent, elle, toujours vainqueur,
Si parfois ils s’attardent, ils gardent dans leur cœur,
L’image de l’eau qui charge, qui les entoure,
Et les charme aux caresses de l’amour.
La marée monte et la plage disparaît,
Comme un rideau, face aux acteurs, tomberait.
Elle dépose sur le sable des milliers de déchets,
Nous vivons une époque où triomphe l’intérêt.
Autrefois elle apportait de merveilleux coquillages,
Aujourd’hui des matières plastiques et des emballages,
Qui viennent souiller ces lieux préservés et sauvages.
Elle rapporte à l’homme les objets de ses outrages.
Pendant longtemps, elle a laissé ces atteintes inaperçues,
Mais aujourd’hui elle se révolte, elle n’en peut plus.
Si l’on souhaite, qu’à nos yeux, elle reste belle,
Ne la traitons plus, désormais, comme une poubelle.
La mer s’est parée de ses diamants et de ses émeraudes,
Elle et la plage sont devenues chaudes.
Elle tend ses pauvres bras et implore désespérément,
Qu’on lui épargne, à jamais, de tels désagréments.