Un rêve étrange et merveilleux, Immobile et silencieux, S'épanouit, embaumant l'automne D'une fleur de chrysanthème Fleurissant de mille diamants Sur un visage angélique Lueur du jour perlée de rosée.
Une ombre passe et ne s'arrête. Pas un regard, pas un sourire, Même le moineau sans parent Ne daigne plus jouer.
Tu es Toi! rossignol blotti Dans la lanterne de pierre Toi! perdue sur les rives mauves Du lointain,
Et je ne suis personne.
Nul besoin luxurieux Dans le silence immobile, Dans l'immobilité silencieuse!
Désormais, Tu marches exhalant Ton parfum au soleil du matin, Aube naissante sur les cèdres roses, Par les sentiers tièdes De la montagne Entre des parcelles, Creusées de sillons, Où ne lèvent, sauvages, Que maigres récoltes de céréales.
Et je vais, solitaire, Une fleur flêtrissante Pleurant toutes ses larmes Entre mes doigts noueux, Car ma vie est aussi vide Que la peau Dont elle s'est dépouillée.
Je vais, hâve errant, Chagrin de sable, Ne sachant d'où je viens, Ignorant où aller, A la recherche des ténèbres Des trois chemins.