La der des ders
LA DER DES DERS (11 novembre 1918)
Dans le Nord Pas-de-Calais, dans la Somme, à Verdun,
Sur le Chemin des Dames, à Ypres et environs,
Vous preniez vos fusils, tôt au petit matin,
Pour courir vous livrer dans la gueule du démon.
Tu t 'appelais Watson, Bedford, Dick ou Bennett*
Tu venais de l'Irlande, d'Amérique, d'Australie
Tu pensais que ce monde qui marchait sur la tête
Pouvait être, par bravoure et par toi, reconquis.
Toi, enfant de l'Europe, de l'Afrique et d'ailleurs
Tu es venu tomber sur ce sol inconnu
Tu as connu le froid, la misère, les horreurs,
Tu as versé ton sang. Et que meurent les Poilus.
La guerre n'est pas glorieuse. Seuls les hommes qui succomb
Et qui ont tant souffert dans leur âme, dans leur chair
Ne demandent pas seulement que l'on honore leur tombe
Car ils savent pour autant que la paix est précaire.
Tu t'appelais Mathias, Friedrich, Karl ou Helmut*,
Tu venais d'un pays qui nous était hostile.
De nouveau, en 40, tu as semé le doute
Mais les temps ont changé. Ensemble, à pas subtils
Unis par l'amitié, nous nous mettons en route
Malgré que nous sachions que la paix est fragile.
Raymond VALCKE, artiste poète Chocquois
* Les noms et prénoms des soldats anglais, du Commonwealth e
