La horde aux yeux verts d'or, en foulées rapides, Va silencieuse en attaques intrépides Sur les soldats attardés, gelés, pétrifiés, Qui meurent là sanglants, hébétés, statufiés ;
Comme cosaques aux tuniques bleues, les loups Vont et viennent parcourant sans fin la steppe Et, dans le brouillard, fondent comme des guêpes Sur la Grande Arme perdue, égaillée partout ;
Cette retraite, c'est surtout une fête Pour ces fauves affamés de sabres et de dents Qui vont se rassasier sans fin, pendant longtemps, De chair ennemie - à se tourner la tête.