Tandis que partout s'éparpillent sur la mer Nos galères défaites en un dégoût amer, Les temples brûlent et nos dieux là se taisent, vains. Je regarde le ciel rougi et bois du vin.
Adieu, rêves de grandeur ! Où sont beaux destins ? N'avons pas montré trop d'ardeur face aux Romains Qui ne connaissent pas trêve, soir ou matin ; Nos bordels même les tueraient pas, câtins !
Antoine et Cléopâtre, rêve inassouvi, Périront demain sans avoir redonné vie A l’Égypte qui meurt un peu plus encore En ce jour de guerre. Au loin sonne le cor.
Les Pyramides veillent, le Grand Sphinx dort ; Populace et prêtres pleurent, crient, implorent Mais tout cela ne sert à rien face aux glaives, Seule la paix demain portera la trêve.
Nous fournirons le blé dont a besoin Rome, Paierons tribut d'or et d'argent, lourdes sommes D'entretien des légions sur notre sol conquis Pour nous apprendre que rien n'est jamais acquis.