Hommes et femmes sont venus - ils étaient beaux Chapeau en main, chagrin en bandoulière, Prier en silence nu sur les froids tombeaux De cette vallée où médite lierre ;
Ils se sont agenouillés auprès de leurs morts, Mêlant au signe de croix larmes et remords, Implorant, chacun en sa vraie solitude, Quelque signe de Dieu, peine moins rude.
Les femmes ont déposé sur ces mêmes tombeaux Des fleurs vives en bouquets cueillies au chemin ; L'âme apaisée des morts, allumée en flambeaux, A réchauffé les vivants au creux de la main.