Tu me prends la main, et c'est moi qui t'entraîne Vers le château en pelouse souveraine Où se brûle un été qu'on dirait fait pour nous. Là-bas, roses dressées, Joséphine à genoux.
Malmaison se meurt quand son esprit est pendant : Lui si loin, encore et toujours, elle attendant ; Pas crissants sur le gravier, voix en tempêtes Jetées soudain au silence des murs bêtes ;
La paix brisée devient vacarme, vulgaire, Tétanisée aux cris des hommes de guerre, Des cochers, fracas d'armes partout répandus Jusqu'au plein milieu des salons de soie tendus...
... Où silence et ombre en notre amour amolli Se chuchotent les souvenirs du petit lit Où dormait parfois le Soldat, pas sa tête ; Avec ou sans lui, Malmaison est en fête.
Au ciel rosi par lumière descendante, Belle Joséphine nous reconduit, lente, Jusqu'à la haute grille qui se referme Sur le vain parfum des fleurs que l'on enferme.