Je te prends la main, mais c'est toi qui m'entraînes Vers ce château sobre plein de rires d'enfants Où se brûle un été taisant les fontaines. Là-bas s'amusent un kangourou et trois faons.
Malmaison demeure havre de paix face au temps En ses volets blancs et clos parés de soleil, Qui, de fleur en rumeur, s'agace tant et tant A la sieste lourde du vol des abeilles.
Plus loin, sous les arbres, maussade l'eau verte D'un étang croupi abandonné des hommes Qui digèrent, dormant à l'heure déserte Ainsi que les grenouilles faisant un somme...
... Où silence et ombre s'amusent à loisir Au beau jeu d'impatience des futurs amants, Heureux, qui se tiennent des yeux, se désirent, En instance d'autres échanges plus gourmands.
Mais magie du jour finit au crépuscule, Cet instant incertain où tout se fait ombre Et hommes, formes deviennent ridicules Se transformant de jouets en lutins sombres.