La pluie n'en finit pas de battre les carreaux De la fenêtre où coule comme un chagrin Cette larme d'eau fluide qui pourrit le grain Et enterre nos rêves d'or de toreros.
Et il pleut, il pleut encore, il pleut toujours Sur cette ville de mer sombre et austère Où les vieux navires amers égouttent les jours Attendant une aurore larguant la terre.
Gardes s'abritent, passants fuient sous l'averse Qui les suit et les poursuit et les transperce Si vite qu'avant d'être à l'abri des maisons Ils auront maudit le ciel en vives oraisons.
La pluie n'a pas fini d'abattre des marauds Sous ma fenêtre où tanguent comme des marins Les fantômes des légendes des bords du Rhin Déplorant ces guerriers qui faisaient les farauds.