Il parle une langue Bien étrange Et personne ne le comprend. Il promène son ballant A travers les rues De la ville nue, Recherchant un quelconque passant Encore se promenant Qui pourrait lui indiquer Où trouver des familiers. Mais les quelques rares passants Le regardent étrangement, Pressés, qu'ils sont, par la nécessité. Aucun ne peut ou ne veut le renseigner. Etranger dans une ville étrange. L'impression qu'il dérange. Les épaules voûtées de lassitude Il se blottit dans sa solitude, Regrettant déjà d'avoir quitté son alpage Pour ne trouver que des visages Fermés et hostiles. Repartir au plus vite, C'est ce que lui dicte sa conscience. Il leur accorde sa clémence, Se donne une limite, Se fixe une conduite. Avec de l'espoir plein les yeux, Il arrête tous ceux Qui croisent son chemin.