Ainsi qu'un blanc navire, indolent et gracieux, Le grand cygne s'ébat d'une aile triomphale ; Son plumage neigeux fait d’albâtre et d’opale Ondoie parmi les fleurs et les joncs capricieux.
L’étendue de saphirs du lagon silencieux, Teintée d’or et de feu à l’heure vespérale, Murmure mollement – ondulant en spirale - Sous les flancs languissants de l’oiseau mystérieux.
Ainsi chante le cygne, infatigable et froid, Voguant le long du Styx comme un insigne Roi Harassé par l’ennui et les âpres tourments.
Et les dieux en émoi, et la nature aimante Contemplent l’animal qui sur l’onde écumante, Disparaît comme un songe entre deux firmaments.