Un dernier verre avalé au comptoir Le quai interminable et froid d'une gare Des gens aux visages butés ou hilares Des gens qui passent sans rien voir
Fatigués, pressés, tristes ou heureux Restant de toute façon indifférents Omnibulés par leurs propres tourments Obstinément fermés à tout ce qui n'est pas "eux"
Et pourtant, l'éclair fugitif d''un regard échange de pensées chaudes et douloureuses L'envie d'arrêter le temps, de stopper l'infatigable trot Tout en sachant bien qu'il est déjà trop tard!
Le convoi qui s'ébranle, lentement, inéxorablement Laissant s'installer cette peur troublante Peur de demain, angoisse de l'attente Trahie par un "n'oublies pas" murmuré craintivement
Et puis de nouveau la foule qui courre essouflée Monde étranger qui laisse chacun à son silence Mais ou l'on doit puiser son existence Univers ou vivent deux cœurs unis par la pensée