je vous salue mes fleurs sauvages mes chicorées et mes asters vous les couleurs des paysages qu’au long de ce trop court voyage j’ai admirées sur cette terre
belles herbes herbes aimées dont la présence apaise herbes qui ont su me charmer comment a-t-on pu vous nommer vous mes trésors herbes mauvaises
trèfle rampant glécome lierre mouron galinsoga velu léontodon lotier linaire éclats sur mes jours ordinaires heureux de vous avoir connus
et même vous chardon des champs qui menaciez de vos épines la peau des innocents passants ils étaient des plus attachants vos capitules mauvéine
de mon hublot dans le lointain je ne cesserai d’admirer avec quel inlassable soin vous habillez champs et chemins avec quel art vous les parez
adieux mes petits liserons j’entendrai encore vos trompettes une fois traversé le pont me bercerai sous vos violons oh délicates violettes
et quelle que soit la distance qui me séparera de vous l’odeur de vos inflorescences dont j’aurai toujours souvenance me dira que je suis chez nous