Vos
poèmes

Dans cette ville fréquentée
Par nombre de belles passantes,
Quand il me vient de l’arpenter,
Souvent ton image me hante.

Des vitrines illuminées
Qui marquent la fête native
Aux prometteuses matinées
Propres à juin quand il arrive,

Des places inondées de ciel
Aux abords du fleuve tranquille,
Des longs boulevards artériels
Aux petites rues mercantiles,

Je marche, nullement pressé,
Avec présente dans ma tête
La réconfortante pensée
De ta gracile silhouette.

Permets encore que je loue
Ta bouille inclinée et studieuse
Et cette ravissante moue
Que forment tes lèvres pulpeuses,

Le galbe soigné de tes reins
Vers où glisse ta chevelure
Et la fermeté de tes seins
Forts de leur juvénile allure.

Dans la fourmillante cité,
Je sais que j’ai la latitude
D’aller toujours te visiter
Pour combattre ma solitude.

Cependant je suis en émoi
Et la contrariété me blesse
A savoir que d’autres que moi
Doivent te reluquer les fesses.

Puis-je également l’exposer ?
Ma mauvaise humeur se déclenche
A l’idée qu’ils peuvent poser
Leurs sales pattes sur tes hanches.

Combien sont-ils depuis cent ans
A t’avoir trouvée peu commune,
Ceux qu’il me faut nommer pourtant
Mes congénères d’infortune ?

Puisque je partage avec eux
La déviation idolâtre
D’être devenu amoureux
D’une belle statue de plâtre.