Que béni soit le jour et l’heure et la seconde, L’année et la saison, le mois et le moment, Le séjour bienheureux, le village charmant Où, par deux yeux, je fus submergé dans leur onde.
Bénie soit, de l’amour, la malice féconde Qui m’a précipité dans ce précieux tourment Et puis l’arc et les traits qui m’ont habilement Infligé dans le cœur une entaille profonde.
Bénis soient les soupirs, les larmes, le désir Et les nombreuses fois où, pour me soutenir, J’ai murmuré le nom tant aimé de ma belle.
Bénis soient les sonnets que j’écris, haletant, Pour que sa renommée aille tambour battant Et aussi ma pensée acquise toute à elle.