Quand le vent de Sud Est s'empare du pouvoir Et souffle des parfums de Méditerranée, Une haleine qu'il a, sur ces rives, glanée, Le voilà aussitôt propice à m'émouvoir.
Avec ses trémolos, je l'entends promouvoir La garrigue sauvage, aride et buissonnée, Les criques recueillant la mer pelotonnée, Tout autant d'impressions que j'aime recevoir.
Le soleil sévissant sous ces horizons arde L'homme qui, insouciant, sans chapeau par mégarde, Au mitan de l'été, ose s'aventurer.
Le désir d'un pastis alors en moi s'immisce, Bien aromatisé d'anis et de réglisse Pour rafraîchir mes sens et me désaltérer.
II
Quand le vent de Nord Ouest issu de l'Atlantique Veut montrer ses talents de grand maître souffleur Et mène à la baguette avec faste et ampleur, De nuages cossus, le ballet fantastique,
J'abandonne souvent le moindre sens pratique Pour suivre sans délai ce génie racoleur Sur des landes de mousse et de bruyère en fleur, Hanté par des accords de ballade celtique.
Les embruns saturés d'iode ne manquent pas Signalant que la côte ici n'est jamais loin et que sur ses rochers, l'océan se déchaîne.
Pour être dans le ton, je me laisse absorber Par les reflets ambrés et l'arôme tourbé D'un vieux whisky grandi en barrique de chêne.