Enfance, étroite cage où j’ai pleuré souvent En craignant que jamais ton séjour ne s’achève Quand je voyais planer dans l’azur et le vent L’oiseau mystérieux qui enchantait mon rêve.
Que de nuits j’ai passé à m’abîmer les mains Sur tes verrous, saisi d’une fièvre tenace Qui m’enflammait le sang, jusqu’au jour où enfin, Brisant mes fers, je pus me repaître d’espace.
Aussitôt, dans le monde, impatient, affairé, Je courus en tout sens et mon cœur libéré Plongea sans retenue dans d’ardentes ivresses.
De mon enfance, j’ai la nostalgie pourtant, Je regrette l’appel des liliales promesses, Mon étroite prison et ma candeur d’antan.