Vos
poèmes

Moi qui suis en manque d’amour
Depuis de trop nombreuses lunes,
Je crois qu’est arrivé le jour
D’un sacré revers de fortune.

Dans mon entourage immédiat,
Deux créatures attachantes
Viennent de faire, Alléluia !
Une apparition envoûtante.

Il y a Camille d’abord,
Tendre, discrète et féminine
Qui dans ses raffinés dehors
Compte une civile poitrine.

Avec ses cheveux coupés courts,
Félicia fait plutôt garçonne
Mais sa gaîté et son humour
Par leur naturel désarçonnent.

Près de Camille, je me vois
Parler de musique et de livres,
Bercé par le son de sa voix
Qu’il est si enivrant de suivre.

Avec Félicia par ailleurs
Qui est dynamique et sportive,
Mes escapades de marcheur
Ne seraient plus introspectives.

Ah ! Partager un fin souper
En tête à tête avec Camille
Puis glisser vers le canapé,
Explorer ses formes de fille !

Ah ! Près de Félicia, marcher
Toute une journée exaltante
Et le soir venu, se coucher
Pour batifoler sous la tente !

Vraiment, on ne le dira pas
Assez, la vie est bien mal faite,
Me proposer ces deux appâts
Après tout ce temps de disette !

Entre Camille et Félicia,
Quel chemin décidément prendre
Et comment de hue ou de dia
Orienter ma carte du tendre ?

Entre la paisible beauté,
Le discours cultivé de l’une
Et de l’autre, l’exquiseté,
La truculence peu commune,

A défaut de pouvoir choisir,
Comme l’âne de Buridan,
Je vais finalement mourir,
Rongé par un délire ardent.