Pour le jour où la main destructrice du temps Aura comme pour moi accompli le ravage De mon amour précieux, raviné son visage, Et le sang irrigué ses veines trop longtemps,
Où son aube éclatante aura cheminé tant Qu’elle l’aura conduit à la nuit du grand âge, Où toutes ses beautés auront subi l’outrage, Réduisant à néant la fleur de son printemps :
Formé par l’expérience à la cruelle alarme, Contre la faux du temps, dès à présent je m’arme pour que, sa vie tranchée et enfuie sa beauté,
Celle-ci ne soit pas tranchée de la mémoire; Elle demeurera fixée dans l’encre noire où lui-même sera jeune en l’éternité.