Tu es pour mon esprit ce que la nourriture Est au corps ou la pluie au jardin altéré; Quant à la paix qu'en toi je viens me procurer, Elle est comme à l'avare un bien qui le torture.
Tantôt craignant qu'un tiers n'en fasse la capture, Tantôt fier d'en avoir l'apanage assuré, Un jour ayant le goût d'avec lui se terrer, L'autre voulant à tous montrer son aventure.
Le seul fait de te voir suffit à me combler Mais le moment d'après, me voilà accablé Pour un regard de toi absent qui me rejette.
Je vais de riche à pauvre ainsi par ton amour, Je jeûne ou me goberge et passe tour à tour Du festin qui repaît à la pire disette.