Pendant qu’on assassine en foule au Rwanda, Qu’on torture à loisir dans les geôles birmanes, Qu’un orage d’acier déferle sur Gaza, Que l’opprobre est jeté sur les femmes afghanes ;
Pendant qu’on enrichit la coke en Colombie, Que la main d’œuvre en masse est exploitée en Chine, Que les guerriers d’Allah préparent des tueries, Que des millions d’enfants connaissent la famine,
Dans mon salon douillet, amoureux des beaux arts, J’étudie les accents d’un poète moderne, J’écoute le poignant requiem de Mozart Tout en me délectant d’un verre de sauternes.
Je suis comme un voyou qui, la conscience en paix, Fait fi d’avoir volé le sac d’une grand-mère Ou les économies qu’un gentil garçonnet Avait thésaurisées pour la fête des mères.
Poème inspiré par la nouvelle de Vercors « L’impuissance »