Où vas-tu en ce jour, le teint resplendissant, Portée par ce wagon bruyant, jolie madame, Cependant qu'au dehors dans l'air étourdissant, De ses vœux pleins d'ardeur, le soleil te réclame ?
Le chemisier tendu par la pointe des seins Et le pantalon droit à poches italiennes, Les sandales de corde en lieu de mocassins Où libres de bouger, tes orteils se maintiennent...
Je regarde ta tête où siège la raison, La boule de cheveux bouclés qui t'auréole, Ton oeil dont la malice est la déclinaison, Ta bouche où doit passer, loquace, la parole.
Je regarde tes mains aux ongles bien taillés, Et tes doigts pianotant sur l'écran du smartphone; Quels messages sucrés, hardis ou dépouillés Envoies-tu et à qui sur le réseau, mignonne ?
Files-tu de ce pas retrouver un amant Qui va te dépiauter comme une papillote Avant de déguster tes saveurs, le gourmand, As-tu mis pour cela ta plus belle culotte ?
Ne vas pas, du plaisir, abandonner ta part Et accourt à la fête où l'amour te convie En suivant les conseils du poète Ronsard; N'attends pas pour cueillir les roses de la vie.